Thonon - Grenoble
Six jours après mon départ, je me décide à rompre le silence ou la monotonie du blog en me fendant d’un résumé et pourquoi pas la gueule. Oui car tout n’est pas triste dans cette aventure solitaire…
Tout d’abord il y a ce type qui me susurre en permanence des consignes à l’oreille, c’est dingue sa connaissance du terrain ! Jusqu’au moindre petit chemin muletier. A ce propos, il essaye régulièrement de m’en faire prendre, les premiers jours j’ai pu me faire avoir car pour couper les lacets il indique des chemins rocailleux où même les mules ne mettent plus un sabot ou des pistes forestières bien raides que même une schlitte vosgienne y perdrait son chargement. Bref, ça m’a bien fait schlitter ces raccourcis, à présent je trace ma route sans écouter ses conseils. Mais le bonhomme est du genre têtu, à peine ai-je tourné alors qu’il demandait d’aller tout droit que Mossieu me lance des menaces « replanification en cours » quelques secondes plus tard des grossièretés comme « faites demi tour », cela peut durer parfois des kilomètres ! Du genre obtu je vous dis.
Donc me voici à Grenoble où plutôt juste au dessus dans le Vercors pour les ignares qui ne connaîtraient pas Saint Nizier du Moucherotte, pourtant mondialement célèbre depuis les jeux de Grenoble 68, c’est ici qu’a eu lieu le saut à ski sur le tremplin aujourd’hui en ruine….Oui vous me direz ça fait plus d’un demi siècle, donc je retire ignares.
Grand beau temps sur le parcours hormis un bel orage au col du Perret mais j’étais aux abris et une pissette en descendant le Mont Saleve. Aucun accident de parcours si ce n’est la perte de mes lunettes dans la Chartreuse - ce qui aurait pu être dramatique pour un myope, un astigmate, ou un hypermétrope - reste anecdotique puisque ce sont des lunettes de soleil et non de vue, un petit crochet par Décathlon Grenoble et me voici à nouveau équipé.
Aucune faute de goût au niveau des hébergements, j’ai dîné chaque soir au gîte sauf un resto à St Pierre lundi faute de ravitaillement dans mes sacoches. J’ai même dans mon incommensurable bonté fait la vaisselle de mes hôtes à deux reprises, en échange j’ai hérité d’une paire de chaussons de sauna et d’une casquette de marque indéterminée.
Alors que les français n’ont d’attention que pour l’école en ce début septembre, je suis très concerné par les cols, une quinzaine depuis Thonon sans compter les grimpettes qui préfèrent garder l’anonymat et un massif à découvrir si ce n’est déjà fait - la magnifique Chartreuse.
Départ chaque matin entre 9 et 10 heures, ben quoi ? c’est les vacances bon dieu, par contre je lambine, je trainasse, je musarde comme jamais. Arrêts café quand les bars sont ouverts, arrêts photos abondants, visites quotidiennes aux vival, carrefour market, Intermarché, proxi et autres lieux de culte, cueillette de champignons dans les forêts de Douglas, tant de délicieux moments que je savoure à perdre mon temps - il n’y a pas que les lunettes que je perds - je gamberge tout le temps, calculant, mesurant, vérifiant, supposant, imaginant, soliloquant, rigolant, chantonnant, rêvassant, poétisant, chaque idée qui me traverse l’esprit me rapproche tantôt de l’un, tantôt de l’autre, bref je pense à vous tous sans me languir d’aucun.
C’est cette liberté que je suis venu chercher dans ces montagnes et jusqu’à présent je me régale.
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